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Rocio Restrepo

  

40 ans – 40 femmes  #Solidarité

Rocio Restrepo – Fondatrice et Présidente de l’association “découvrir”, association avec laquelle le CWF a établi un partenariat de philanthropie locale qui s’est déroulé sous la forme de plusieurs actions qui ont impliqué des membres du CWF.

Dans le cadre des 40 ans du CWF que nous célébrons en 2022, nous avons le plaisir de vous dévoiler le partenariat philanthropique local que nous allons déployer en soutenant, avec vous, l’association découvrir.

Rocio, qui êtes-vous en trois mots?

Colombienne d’origine, arrivée en Suisse en 1999 en tant que réfugiée puis naturalisée en 2014. Mariée avec un Colombien avec lequel elle a eu deux enfants. 18 ans expérience professionnel en Colombie et désormais active dans l’entrepreneuriat social au sein de l’association « Découvrir » qu’elle a fondée il y a 15 ans.

Quels sont les ingrédients de votre réussite

Mon propre parcours de femme migrante qualifiée m’a permis de déterminer quels sont les obstacles qui s’opposent à une intégration professionnelle réussie.  Mon expérience m’a appris l’importance d’être soutenue lors d’une telle procédure.

Que feriez-vous différemment ?

J’ai pris trop du temps pour réfléchir, avant de me lancer dans une étude de marché qui me donnerait les informations nécessaires pour me lancer dans l’aventure d’ouvrir une association comme Découvrir. Si c’était à refaire, je me serais lancée plus tôt.

Quel est le meilleur conseil reçu ou celui que vous donneriez ?

Rien n’est facile, mais tout est possible !

Quel est selon vous le changement plus important que reste à opérer pour la progression professionnelle des femmes ?

Il a été démontré que le sous-emploi touche plus les femmes et notre expérience montre que ce sont, le plus souvent, elles qui sont amenées à interrompre leur carrière lors d’un processus migratoire, pour suivre leur conjoint et/ou pour s’occuper des enfants.

L’Association découvrir accompagne les femmes migrantes qualifiées vers l’emploi pour les raisons suivantes :

  • Les femmes sont plus touchées que les hommes par le sous-emploi et elles le sont d’autant plus lorsqu’elles sont issues de l’immigration.
  • En Suisse, 6/10 femmes occupent un emploi à temps partiel et la moitié d’entre elles travaillent à moins de 50%.
  • Un nombre important de femmes migrantes occupent des emplois sous-qualifiés, du fait que leurs formations, leurs qualifications et leur expérience professionnelles ne sont pas reconnues ou valorisées par les employeurs.
  • Les femmes migrantes qualifiées sont ainsi doublement pénalisées en raison de leur statut de femmes et de celui de migrantes, et sont plus susceptibles de se trouver en situation de sous-emploi.

Face à un tel constat, des mesures s’imposent pour améliorer l’accès des femmes migrantes au marché du travail, d’autant plus dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Comment le mot Solidarité résonne chez vous, qu’évoque-t-il ?

En règle générale, les femmes n’ont pas les mêmes opportunités que les hommes sur le marché du travail. Le cumul des discriminations pèse particulièrement sur les femmes en recherche d’emploi et plus lourdement encore sur les femmes migrantes. Le fait d’avoir les mêmes besoins face à l’emploi fait que nous, en tant que femmes migrantes, devons nous montrer solidaires les unes envers les autres. Nous devons faire preuve de bienveillance envers celles qui ont les mêmes combats à livrer. Cela implique de s’assurer qu’une entraide et une coopération se tissent entre nous et que les liens de réciprocité qui nous unissent permettent un partage d’informations sur les opportunités qui s’offrent à nos participantes. Il s’agit aussi de mettre en place des stratégies communes ainsi qu’un élargissement du réseau qui permettent d’être plus fortes et qui nous donnent ce riche sentiment d’unité et d’appartenance.

L’Association découvrir propose de mutualiser des ressources avec les différents acteurs (associatifs, publics et privés) de l’intégration professionnelle et de créer, conjointement, des conditions favorables pour que les femmes aient accès à des opportunités d’emploi adaptées à leurs qualifications, à leur expérience, à leur disponibilité et à leur plan de carrière.

Pour cela, l’implication des entreprises est essentielle. Il est impératif qu’elles prennent conscience de l’impact du sous-emploi pour la société et du rôle qu’elles ont à jouer pour faire changer les choses.

Promouvoir les rencontres et les échanges entre RH, managers et candidates migrantes qualifiées, permettre à ces dernières de mieux connaître la culture du travail en Suisse et de développer leur réseau professionnel par le biais d’entretiens d’information, de job-coaching ou de mentorat, flexibiliser certains critères de recrutement font partie des actions concrètes que les entreprises peuvent mener pour résoudre la problématique du sous-emploi et éviter la déqualification professionnelle chez les femmes migrantes qualifiées.

Voilà ce qu’est pour moi la solidarité !

Quelles sont les raisons qui vous incitent à vous engager dans le domaine de la Solidarité ?

La solidarité a toujours été l’une des valeurs principales qui ont servi de fil conducteur dans ma vie.

Comment voyez-vous évoluer le monde de la Solidarité dans les années à venir ?

La vie est composée de gestes. Chaque jour, au quotidien, nous sommes confrontées et amenées à recevoir ou à émettre des gestes envers l’autre. L’empathie et la solidarité sont des gestes qui peuvent faire une différence.

Nos actions et attitudes doivent prendre en compte des inégalités et des injustices. Aider à les résoudre ou à les combattre, ça s’appelle la solidarité.

Quel est le message que vous aimeriez partager avec les femmes autour de la Solidarité ?

En tant que femmes, sans tenir compte notre origine, nous sommes confrontées aux multiples difficultés liées à notre genre et à des nombreuses inégalités.

Nous devons être solidaires entre nous pour faire avancer les choses. Faire preuve d’empathie du genre. On sait que  la solidarité féminine va de pair avec « l’empowerment ». Cet « empowerment » requiert de la solidarité. Toute seule une femme peut atteindre son objectif, mais ensemble, elles pourront y arriver plus rapidement et augmenter en visibilité.

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